Les plantes couvre-sol

 Que faire pour ne pas avoir à s'échiner pour limiter les "envahisseurs" ? Nous avons vu que toutes les adventices ne sont pas des indésirables et qu'elles peuvent très bien nous aider à couvrir le sol. 

 Mais pour s'attaquer aux plus difficiles et sans attrait esthétique, il faut s'aider de plantes encore plus fortes qu'elles, question occupation du sol. Dans les haies, pour empêcher que les herbes, orties et autres ne pénètrent chez moi à partir des terrains voisins, j'ai planté des consoudes déjà expérimentées en Alsace.   Elles sont cantonnée derrière les haies car elles deviennent disgracieuse en fin de floraison. 


Symphytum grandiflorum 'Hidcote Blue'







Symphytum grandiflorum





  J'ai ramené d'Alsace un Aster, un Crocosmia et un Carex, soit des tapissants, que je peux laisser à l'avant. 

Aster ageratoides 'Asran'




Crocosmia x crocosmiiflora

  Je l'avais ramené d'Irlande. Ils en faisaient des haies basses. Exposés au Sud, ils barrent la route à tout. 



Des Bergenia

Ils prennent leur temps. Je pense que le sol acide n'est peut-être pas le plus adapté.




Vinca minor 'Alba'

  Elle a du mal à vraiment couvrir. Chaque désherbage pour les dégager met les racines à l'air. Mais on va y arriver, patience.





Carex morowii 'Ice dance'

Super efficace, persistant en hiver et lumineux, que demander de plus ?  




Geranium dalmaticum




Geranium macrorrhizum 




Anemone hupehensis

  Elle aussi, je vais l'implanter dans d'autres parcelles. Son feuillage couvre bien le sol dès le printemps.



Epimedium x versicolor 'Sulphureum'

Je l'ai planté dans le parterre d'Asie où il s'est déjà bien implanté avec quelques autres.



Voilà ce que deviendra ce tapis dans quelques temps.



Gérer les adventices

   En créant le jardin, je pensais pouvoir me contenter des arbustes pour remplir les parterres mais, ça ne marche pas comme je voulais, en tous les cas pas assez vite. L'idée était d'avoir le moins d'entretien possible, d'abord parce que nous sommes vieillissants et que nous ne sommes pas sur place. Surtout quand ils dépérissent avant de s'être exprimé.
   Nous avons fait venir des camions de bois raméal et de paillis de Miscanthus pour couvrir le sol, mais aussi pour l'enrichir car il manquait d'humus. Cela n'a pu empêcher les invasions d'indésirables qu'un certain temps. 


Bois raméal




  Nous ne sommes pas assez longtemps en Bretagne pour passer une semaine à chaque séjour  à répandre des paillis. 
   Il a suffit d'un printemps puis d'un d'un été où nous n'avions pu nous rendre au jardin pour qu'il soit envahi d'adventices indésirables... Ne me faites pas la leçon écolo - biodiversité, je connais et je respecte. Mais trop c'est trop. Quand le gaillet gratteron s'immisce partout, me crée des irritations si je m'y frotte, qu'il grimpe et étouffe le moindre arbrisseau, il faut faire un choix. Ne vous inquiétez pas, il en reste des quantités sur la friche d'à côté. D'habitude nous l'endiguions avant de le laisser grainer mais il a suffit d'être absents un été pour être envahis. Ce fut trop tard, il est maintenant partout, et nous avons passé tout ce printemps à éliminer les plantules. 



  Pareil pour le chardon commun qui fleurit puis graine dans tous les fossés alentour. Du coup qui en pâtit ? 

Cirsium arvensis




  Oui, oui, il est intéressant pour les butineurs mais bien moins pour mes parterres chilien et austral et encore moins pour mes pieds en sandales ou les enfants qui s'ébattent. Les orties aussi m'agacent à pousser plus haut que les jeunes buissons en haie... Elles lancent leurs racines sous tout ce qui lui barre le passage pour sortir plus loin. Qu'elles restent donc de l'autre côté de chez moi pour nourrir les chenilles qui s'en régalent... Je me contenterais aisément des vols et butinages des papillons.

Paon du jour sur aster. 


Ses chenilles sur orties



   J'avais semé une prairie fleurie avant que les parterre ne soient créés ... Pas de ce qu'on trouve en jardinerie, mais une vraie prairie de chez nous. Cela a été efficace pour la biodiversité et bien beau.

  Mais les marguerites ont très vite pris le dessus, pour finir par se répandre dans les massifs. 



  Mon mari avait trouvé cela génial car elles faisaient un couvre sol vivace. Je ne le voyais pas du même oeil car elles ont nui à mes plantules. Nous les avons donc laissées en certains endroits en les surveillant et coupant les sommités sèches. 



  Il me reste, dans les parterres comme dans la pelouse qui n'est tondue qu'une fois par mois, du trèfle blanc, de la minette (trèfle jaune), des véroniques diverses, des potentilles dont la blanche (sterilis) qui fait un tapis couvre sol, une linaire, des pâquerettes, de la brunelle, des violettes, du lierre terrestre que j'avais introduit etc... Ce beau monde est bien accueilli entre autre parce qu'il reste bas pour occuper le dessous des arbustes. 


Glechoma hederacea




Prunella vulgaris




Fumaria officinalis dans le Ceanothus.




Linaria sp.




Trifolium repens

Que j'ai largement semé dans la pelouse.



Viola riviana




Veronica serpyllifolia




Veronica persica




Potentilla sterilis




   Reste la renoncule rampante qui a droit de cité dans l'herbe mais pas dans les plates bandes.

Ranunculus repens





Geranium robertianum





Plantago lanceolata




   La petite oseille à certains endroits sera limité en épandant des cendres de bois qui contiennent de la chaux. Evidemment cela ne marchera pas sous des rhododendrons ou autre calcifuge. Ne parlons pas des orties qui se faufilent à partir de la limite avec le champ voisin qui n'est jamais fauchée. 

  Mais ma plus agréable surprise fut de constater qu'étaient sorties de terre des vipérines, des épierres des bois, des mauves qu'évidemment nous cajolons. 


Malva moschata 

Dans un Pittosporum tenuifolium «Elisabeth»



Malva sylvestris





Echium vulgare


  


Stachys sylvatica 

(Epiaire des bois)
Celle-là pue, mais couvre bien le sol dès le printemps.



Dans les Geranium endresii



  Comme je ne voulais pas passer mon temps à batailler contre les indésirables les plus rétives, j'ai fini par mettre des toiles sur les nouvelles plates bandes. D'abord juste une toile d'ombrage posée au sol et cachée par du bois raméal. Certes sans être au contact de la terre, celui-ci n'a pas eu l'effet d'enrichissement du sol. Mais les arbustes chiliens ont bien prospéré (parfois de trop), sous cette couche maintenant l'humidité. La couche de paillis a fini par faire un humus où se sont bouturés sauges et fuchsia quand je laissais les produit de taille au sol. 



 Puis la petite oseille qui n'a pas besoin d'un sol profond s'est étalée puis ressemée. Pas extra comme décor. Comme les arbustes n'ont plus besoin de moi pour grandir, j'ôte cette toile au fur et à mesure des nouvelles plantations et je remet du bois raméal... mais produit désormais par nous même. Par contre cette forme de couverture n'a pas été efficace contre les chardons qui percent la couche. 



  Au vu de l'image suivante, on comprend que je puisse aujourd'hui me passer de la toile. Je peux maintenant introduire des plantes herbacées dans l'humus constitué qui sera toujours alimenté. 



  La dernière plate bande créée pour accueillir les plantes d'Amérique du nord a été, elle, recouverte d'un toile plus épaisse (de celles que l'on met sous une allée gravillonnée). C'était le lieu le plus envahi par les chardons. Même quand nous avions encore à disposition, le désherbant décrié, je n'arrivais pas à l'éliminer. En fait c'est l'endroit où ma haie n'est pas assez opaque, si bien que les graines venues du champ voisin, y trouvent leur chemin. 
  Là encore le paillis s'est imposé pour la cacher mais au fur et mesure de sa décomposition j'obtiens quand-même de l'humus. Certaines sauvageonnes comme la mauve ou le fumeterre se sont logées entre les branches des arbustes, comme dans le Ceanothus vu avant.



    Je compte sur un Penstemon pour couvrir le sol car il a un port un peu prostré. 


  Au moins trois des arbustes plantés sont drageonnant, je découpe donc la toile au fur et à mesure.  

  Je pourrais bientôt me passer de cette toile, en espérant que la couverture par les arbustes suffira à faire barrage aux chardons. 


  Il y a cependant d'autres moyens de couvrir le sol sous les arbustes, c'est de planter des vivaces exubérantes et couvre-sol... Ce qu'au "Jardin du Morvan" on nomme des "manges herbes".   Nous les verrons dans un autre article.