Myrtaceae, mes amours : les Callistemon

  Les myrtacées sont composées principalement d'arbres et arbustes à feuillage persistant, endémiques en Australie, Amérique tropicale ou sur les côtes méditerranéennes.

  Certaines nous sont bien connues comme le clou de girofle, le myrte, l'eucalyptus ou la goyave... Elles ont la particularité de contenir des huiles aromatiques.  

 La diversité des feuillages, la couleur des fleurs, l'échelonnement des floraisons et la beauté des troncs nous permettent de jouer sur bien des gammes. 

  Ce sont les genres australiens qui vont me causer le plus de soucis, mais certains résistent. 

  Plusieurs genres et espèces fleurissent dans mes parcelles d'Océanie et du Chili, comme les Callistemon, les Eucalyptus, les Leptospermum, les Lophomyrtus...


Les Callistemon  

Appelés rinces bouteilles à cause de leur fleurs en écouvillon.


Callistemon rigidus 

  Présents à deux endroits du jardin je peux en tester la résistance selon leur exposition. Leurs goupillons rouges ne passent pas inaperçus. J'ai hâte de le voir atteindre les deux mètres promis. C'est un de ceux qui résiste le mieux à la sècheresse... et il l'a prouvé.
  Ce sujet est situé sur un talus devant des cistes aussi hauts que lui et d'un grand saule pleureur plus bas, qui le protègent des vents d'Est. Il est arrivé que ces derniers puissent être très froids (-15°) de nuit.  Il est par ailleurs bien exposé au soleil. 



  Celui-ci, situé plus bas au jardin, dans la partie "Océanie", est protégé encore plus efficacement, à l'Est par une haie de 3m et un hangar ainsi qu' au Nord par un chêne et un Hoheria sexstylosa 'pendula'. Par contre, il est moins exposé au soleil qui ne l'atteint qu'en milieu d'après midi. 



En fin de floraison

  On ne s'y attend pas, mais en Côtes d'Armor, nous avons connus deux étés en alerte sècheresse. Comme les persistants ne bronchent pas je ne veille pas à les arroser. Cela a pu avoir des conséquences sur certaines espèces perdues par la suite... Ce n'est pas toujours le gel qui peut être néfaste. 

Callistemon sieberii ou C. pityoides 'Widdicom Gem'




  Il est pareillement en double exemplaire et deux expositions peuvent être testées.
 
  Les Callistemon ne supportent pas les excès d'humidité et l'un des sujets a souffert cette année 2021 des pluies trop abondantes du printemps à novembre, tout comme les Grevillea... Pendant que l'autre sujet qui pousse dans les racines de trois Eucalyptus n'a pas souffert. 


  J'ai gardé pour la fin celui qui me séduit le plus année après année car il a une longue floraison. 

Callistemon viminalis 'Hot Pink' 

  Je dois supprimer l'une ou l'autre fois, des branches gelées en fin d'hiver, mais cela n'entame pas son bon tempérament. Il est situé plein Sud. La haie de laurier cerise ayant été supprimée. 





Mais en dehors de ces trois espèces j'en ai tenté quatre autres. 

Callistemon laevis



  Il a péri dès le deuxième hiver. C'est pourtant le plus couramment proposé en jardinerie jusqu'en Alsace... 

Callistemon masottii 'Mini red'

censé être nain il n'a jamais fait ses preuves.



Callistemon x 'King Park Special'

Sous un grand Eucalyptus le long d'une haie de buis.  


Callistemon viminalis 'Rose Opale'

Il n'a pas fleuri les dernières années. Je ne vois pas de fruits.


Et si nous parlions des Proteaceae

  Voilà une famille peu représentée au jardin. Pour cause : ce ne sont pas des plantes faciles. Venues d'Australie et d'Afrique du Sud elles apprécient les zones arides ou tropicales. Ce n'est pas vraiment le climat de mon jardin... 

Lors d'une visite au Jardin exotique et botanique de Roscoff la rencontre avec les Banksia, les Protea et autres Telopea m'ont subjuguée. 




Banksia , protée en arbre.



  Comment résister ? 
Deux protées furent plantées au jardin : Protea 'Clark's Red' et un Leucadendron. Mais aucune n'a résisté. L'humidité de l'hiver et les petits gels bretons, leur ont été néfastes sur terrain drainé pourtant. J'avais oublié qu'à Roscoff elles poussent sur les rochers à l'abri des vents et bien réchauffées par la roche. 
  Pourtant des Proteaceae j'en avais déjà plantées au jardin mais j'ignorais qu'elles étaient de cette grande famille : des Grevillea et autres fantaisies émaillaient déjà mes parcelles d'Océanie et d'Amérique du Sud.

  Les Grevillea juniperina fréquentes en jardineries (même en Alsace !) furent les premières introduites et se sont bien comportées jusqu'à cet année, après plus de 10 ans de loyaux services. Elles avaient pourtant supporté à plusieurs reprises des gels jusqu'à -15° sans broncher.

  Ce sont des arbustes, dont celui ci-dessous, avait atteint les deux mètres. Sans épine, son feuillage nous agresse pourtant autant que les aiguilles d'un genévrier, d'où son nom. 

Grevillea juniperina





  Comme ceux-ci se plaisaient au jardin, j'en ai cherché et trouvé d'autres, au gré des fêtes des plantes. 

  Grevillea langera 'Mount Tomboritha'

 un beau couvre-sol qui s'est bien épanoui pour mourir tout à coup. Aucun pied ne fut épargné. 




Grevillea semperflorens



Lui aussi est mort un beau matin. 


Grevillea victoriae


  Mon préféré car ses fleurs étaient bien plus grandes et le feuillage très séduisant. Mais ce fut une beauté éphémère. 


Grevillea "Bronze Ramble"

Un buisson bas au port retombant




Celui-là aussi a fini par péricliter après plusieurs années puis par mourir l'an dernier.


Grevillea 'Poorinda Constance'





  Très grand, plus érigé que les autres, ce cultivar commence lui aussi à sécher... Planté proche d'un Phormium, c'était au quel des deux prendrait le dessus. Le Phormium tenax 'Variegata' a eu une pousse démente et a pris le dessus au final. 


 



  La 'cata' en revenant au jardin après un été, un automne et un hiver très pluvieux, mon Grevillea le plus grand et le plus âgé du jardin est complètement sec alors qu'il aurait dû démarrer sa floraison.
  Il semblerait qu'en effet les Grevillea ne supportent pas les pluies persistantes, le terrain fusse-t'il drainé. C'est la porte ouverte au champignon qui sévit actuellement sur ces espèces. 


  Après un été, un automne puis un hiver exceptionnellement arrosés, les Grevillea sont en mauvaise posture. Plantés depuis 10 ans, plus que les froids (-15°) qu'ils avaient déjà supportés une semaine durant, ce temps trop humide a eu raison de leur bonne santé. 

  Attention néanmoins à ceux qui pourraient être tentés en climat froid. Le froid breton n'est pas le froid de l'Est. Ce sont davantage les vents sibériens qui peuvent souffler surtout de nuit qui sont dangereux. Dans la journée les températures peuvent être positives jusqu'à 10° et nous avons donc des écarts de températures de 20° et plus, si bien que la terre n'a pas le temps de geler en profondeur. 

  Si je voulais persister dans ma Grevillea-manie il me faudra les planter en butte et protéger la base avec des pierres (nombreuses sur le terrain).

  Mais le plus judicieux serait de me rabattre sur une plante moins chichiteuse. Je vais finir par mettre à la place, un "truc" bien de chez nous. Le jardin d'Océanie sera moins austral.


Dernières espèces de protéacées introduites en Océanie, les Lomatia.

 Ces proteacées découvertes récemment chez mon pépiniériste, sont des arbustes de 2 à 10m pour les plus grands. Leur feuillage persistant est, selon les espèces, plus ou moins denté.

Lomatia fraseri

  Bien poussant, celui-ci est à l'abri des vents froids en hiver. Il est exposé au soleil sud/ouest. En juillet ses fleurs sont discrètement parfumées. 




Il est plaisant aussi sans fleur avec ses tiges rouges.



  Un autre Lomatia plus trapu pouvant néanmoins atteindre deux mètres, est situé à un emplacement plus ouvert. Nous verrons bien s'il saura résister. 

Lomatia myricoides






Quittons l'Océanie pour nous rendre au Chili, un autre parterre de plantes australes.

Embothrium coccineum  







  Ce grand arbuste lui aussi persistant est plutôt dégingandé.  Difficile de lui donner un port esthétique par la taille. Mais il a un atout, il drageonne un peu et je vais pouvoir en prélever des petits à planter ailleurs.  

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